Résumé :
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«Il y a des époques, observe Paul Nizan, où toutes les possessions humaines, les valeurs qui définissent une civilisation s'effondrent. L'accumulation des richesses économiques à un pôle de la société n'empêche pas l'appauvrissement général. ... Aux valeurs d'une grande civilisation collective se substituent des valeurs de combat, aux valeurs civiques, des valeurs d'argent. Un capitalisme du crédit se développe et les nouveaux riches étalent leurs nouvelles fortunes.» C'est le temps d’Épicure, de Démocrite et de Lucrèce - du troisième au premier siècle avant notre ère - que vise une telle description si parfaitement transposable à notre époque. Dispensé pendant ces siècles de troubles politiques et de désarroi, l'enseignement des grands matérialistes de l'Antiquité n'a rien perdu, comme on en jugera, de son acuité très subversive.
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